Les migrants tunisiens à Paris

(fr)
Hatem, Mourad, Mohammed, Sophian font parti de la centaine de migrants Tunisiens qui occupent depuis le 7 mai le gymnase rue de la Fontaine au Roi situé à Paris dans le 20ème arrondissement. Ils ont pour la plupart entre 20 et 30 ans et ont profité de la brèche ouverte par la révolution tunisienne et le départ forcé de Ben Ali pour tenter leur chance en Europe.
Pour le voyage en bateau jusqu’à Lampedusa, ils ont déboursés entre 1000 et 4000 euros, rassemblant l’intégralité de leurs économies, empruntant ici et là, à la famille, aux amis. Le voyage fut éprouvant mais ils ne se plaignent pas, ils ont atteint les côtes sains et saufs. D’autres ont eu moins de chance. Contrairement à leurs attentes, la France ne s’avère pas beaucoup plus accueillante que l’Italie. Hatem a déjà essuyé deux tentatives de reconduite à la frontière, il fait partie des migrants récemment expulsés du 51 avenue Simon Bolivar. Arrivé il y a trois jours au gymnase, il a l’impression de pouvoir enfin souffler un peu. Les conditions de vie sont spartiates, des tatamis et des matelas récupérés dans la rue sont entassés ici et là sur le terrain de basket et dans les deux salles du fond entre les tables de ping pong. Pour ce qui est de la nourriture, là encore, c’est le système D. Des habitants du quartier viennent régulièrement apporter de la nourriture. Pour le reste, chacun se débrouille comme il peut.
Tous ont le même espoir, obtenir des papiers afin de pouvoir trouver du travail et envoyer de l’argent à leur famille restée en Tunisie.

(en)
Hatem, Mourad, Mohammed, Sophian are among the hundreds of Tunisian migrants who since May 7 occupy the gymnasium rue de la Fontaine au Roi located in Paris in the 20th arrondissement. Most of them are between the ages of 20 and 30 and have benefited from the breach opened by the Tunisian revolution and the forced departure of Ben Ali to try their luck in Europe.
For the boat trip to Lampedusa, they spent between 1000 and 4000 euros, collecting all their savings, borrowing here and there, family, friends. The trip was difficult but they did not complain, they reached the sides safe and sound, others were less fortunate. Contrary to their expectations, France is not much more welcoming than Italy. Hatem has already had two attempts to return to the border, he is one of the recently expelled migrants from 51 Simon Bolivar Avenue. Arrived three days ago at the gym, he feels like he can finally breathe a little. The living conditions are spartan, tatami mats and mattresses recovered in the street are crammed here and there on the basketball court and in the two back rooms between the ping pong tables. In terms of food, again, it's system D, people from the neighborhood come regularly to bring food, for the rest, everyone is doing as well as he can.
All have the same hope, to obtain papers in order to find work and send money to their family in Tunisia.